L'édito: l'étoffe du héros
- Publié le 19-11-2017 à 22h23
L'édito est signé Miguel Tasso.
Le coup est passé tout près. Mais au terme d’un fabuleux thriller, David Goffin a fini par céder, en trois sets, face à Grigor Dimitrov en finale des Masters. Le connaissant, il sera forcément un peu déçu. Il n’a pourtant rien à se reprocher. Éblouissant durant toute la semaine, où il a notamment accroché les scalps de Rafael Nadal et de Roger Federer à son tableau de chasse, il a poussé, hier, le brillant chammpion bulgare dans ses derniers retranchements. Il a, surtout, fait rêver la Belgique, comme au temps de Justine et de Kim. Chapeau !
En vérité, tout au long de ces improbables Masters, David Goffin a affiché au grand jour ses qualités. Son talent, bien sûr. Mais aussi son mental de fer, son intelligence tactique, sa résistance physique. Il a prouvé à tout le monde qu’il avait désormais l’étoffe du champion complet. A 26 ans, il est arrivé à pleine maturité. A l’instar du grand Mohammed Ali, il danse comme le papillon et pique comme l’abeille. Il joue juste et bien. C’est un régal de le voir anticiper les coups de son adversaire. Et il met habillement toute son expérience au service de son jeu. On le sent en confiance, prêt à gravir d’autres marches. Fussent-ils phénoménaux, Federer et Nadal ne sont pas éternels. Aux yeux de tous les spécialistes, Goffin fait partie – avec notamment Dimitrov, Zverev et Thiem – des candidats à leur succession. On est sûr, en tout cas, que ses exploits londoniens en appellent d’autres, notamment dans les tournois du Grand Chelem où il n’a pas encore réussi à réellement briller.
En attendant, la question qui se pose est de savoir dans quel état physique David abordera la finale de la Coupe Davis face à la France qui pointe déjà le bout de sa raquette. Les premiers échanges sont programmés vendredi. Il est évident que son parcours aux Masters va laisser des traces. L’artiste liégeois a disputé cinq matches de très haut niveau en l’espace d’une petite semaine.
En fin de saison, ce n’est pas anodin. Mais, en même temps, il a fait le plein de confiance et il exportera sûrement, à Lille, toute cette énergie positive. Oui, porté par l’adrénaline et l’envie d’écrire l’histoire, il est parfaitement capable d’être exact au rendez-vous et – pourquoi pas ? – d’offrir à la Belgique, avec ses camarades, ce mythique Saladier d’Argent. Il le mérite tant !